Michael Hasse est né en 1971 à Bâle, en Suisse. Il a étudié l’architecture à l’école Polytechnique Fédérale de Zurich. Après de nombreuses années d’expérience dans les domaines de l’ingénierie et des technologies numériques, Il entreprend une formation de sculpture en taille directe en 2016 et développe son activité artistique dans le centre de Paris.

La pratique de la taille directe offre à Hasse une grande liberté d’expression, c’est souvent la forme du bloc qui guide l’artiste dans l’élaboration de la sculpture finale. Il arrive que le projet initial soit modifié au profit d’une nouvelle idée suggérée par l’inspiration, la sensation avec la matière, ou même dicté par les aléas du matériau. Cette technique est exigeante, car sans retour en arrière. Retirer de la matière est à chaque fois une prise de risque (casse, détérioration, remise en question…), cependant nécessaire à l’éclosion de l’œuvre. Contrairement à l’ingénierie, où tout est calculé à l’avance, Hasse apprécie particulièrement cette perte de contrôle qui découle spontanément de la taille directe.

Michael Hasse accorde également une grande place au dessin à l’encre ou au feutre, en parallèle de sa recherche en sculpture. Il crée principalement des univers futuristes dans lesquels s’enchevêtrent des formes organiques complexes souvent jusqu’au remplissage complet de la surface. De ce monde imaginaire peuplé de courbes à l’infini émergent des formes 3D tangibles, véritables vecteurs de création pour son art.

A la frontière entre l’abstraction et la figuration, les lignes rondes et fluides de Hasse se rapprochent de la forme pure tant désirée par Brancusi. Ces sculptures, que l’on a envie de toucher, jouent subtilement entre les pleins et les vides.

Il n’y a pas vraiment de sujets déterminés, mais plutôt des variations sur des thèmes auxquels l’artiste est revenu à plusieurs reprises: ondulation, transparence, mouvement… Son inspiration première demeure son lien intime avec la nature. Depuis son plus jeune âge, Hasse a toujours été un observateur fasciné par la perfection des formes naturelles, comme la complexité d’une oreille humaine ou la particularité d’un cerneau de noix.

Toujours dans cet esprit de liberté, il arrive qu’une même sculpture puisse se positionner différemment selon la lumière ou l’humeur du moment, ainsi « c’est le regardeur qui fait l’œuvre » comme l’affirmait déjà Marcel Duchamp.